Lettre à Maryse, celle qui avait 18 ans.
Aujourd’hui tu as 18 ans, l’âge où tout est possible mais très compliqué aussi. Je sais que tu souffres parfois et je voudrais t’aider.
Oui ton parcours scolaire n’est pas brillant, tu ne sais pas vraiment où est ta place, ce que tu sais faire et ce que tu souhaites vraiment faire. Tu es en train de vivre une relation amicale toxique mais tu ne t’en rends pas encore compte et j’aimerais tellement que tu le saches. Il y a des signaux pourtant qui pourraient t’alerter, te faire douter, mais tu vis cette relation avec tellement de ferveur que tu ne vois rien. Tu vis à travers le regard de cette amie, qui dicte tes pensées et t’aide à exister. Car sans elle tu penses que tu ne peux pas vivre, que tu n’es pas capable de trouver ton chemin, d’être cette femme belle et forte que tu souhaites devenir.
Tu es jolie, mais ça non plus tu ne le sais pas. Tu te trouves grosse, mais quelle idée ! Tu passes ton temps à lisser tes beaux cheveux bouclés. Mais enfin, ils sont beaux tes cheveux tu ne le vois pas ? C’est juste que tu ne sais pas t’en occuper ! Ne les rases pas s’il te plait, ne fais pas ça tu vas le regretter. Pourtant c’est ce que tu vas faire. Un jour tu iras chez le coiffeur et désespérée, parce que tu rêves secrètement qu’ils vont repousser autrement, tu vas demander à tout raser. La tête de ta prof de danse classique quand elle te verra en cours la semaine prochaine…
Tu es une créative, et une immense rêveuse. Le problème c’est que tout t’intéresse, mais tu ne sais pas comment essayer, explorer, par où commencer. Tu voudrais faire du théâtre, du cinema, du dessin, de la photo, des vidéos. Tu adores te créer des styles avec des pièces que tu trouves en brocante ou en friperies, tu aimes créer des décors pour les photos de ton blog, tu cherches des objets originaux, vintage, tu fais une mise en scène, tu poses, et tu es contente du résultat, ta soeur est une bonne photographe. C’est bien ce que tu fais, n’en doutes pas. C’est un début, tu vois tu as même des commentaires qui t’encouragent ! Continues dans cette voie, elle peut t’ouvrir des portes, tu ne le sais pas encore mais tu vas continuer à bloguer et heureusement. Tu comprendras vite pourquoi.
Dans tes études c’est un peu comme dans un tiroir à chaussettes, un beau bazar. Tu commences quelque chose et tu ne finis pas. Tu perds confiance, tu te rends compte que ça ne te convient pas, tu prends peur car tu ne veux pas être enfermée dans un domaine qui ne te plait pas. Parce que toi ce que tu veux c’est être heureuse, et si tu ne l’es pas totalement ça ne te convient pas. C’est bien de vouloir être heureuse, mais dans la vie il faut faire des compromis et accepter que ça ne peut pas être tout noir ou tout blanc. Mais ça, tu ne l’as pas encore accepté. Je veux dire par là, dans n’importe quel domaine que ce soit, il y aura des hauts et des bas. Et toi tu ne veux que les hauts. Ou alors c’est qu’il y a plus de bas que de hauts.
Je termine avec le plus important des messages que je souhaite te transmettre aujourd’hui : La vie vaut la peine d’être vécue. Oui c’est bête dis comme ça mais c’est vrai. Tu vas rencontrer l’amour (sisi je t’assure, même toi tu y as le droit), tu vas vivre de beaux moments et tu te surprendras même à penser que tu es presque épanouie. Bien sur je ne vais pas te mentir, tu vas devoir encore beaucoup travailler sur toi pour obtenir ta part de bonheur. Rien n’est facile, mais comme tu es une battante, une optimiste, une joyeuse de nature, tu vas y arriver je le sais. C’est d’ailleurs pour ça que tu n’as pas laissé tes démons d’adolescence te détruire. C’est parce que tu savais au fond de toi que des jours meilleurs t’attendaient. Alors maintenant fais moi plaisir s’il te plait, arrêtes de te juger si durement, tu es peut être un peu plus sensible que les autres, tu es sans doute un peu plus rêveuse, un peu plus distraite, tu n’es pas aussi cultivée que tu aimerais l’être, mais tu as une vie pour apprendre, pour te construire, ça prend du temps ces choses la, tu comprendras. Sois patiente je t’en prie, tout finira par arriver.